Enfants et jeunes métissés
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ces oubliés
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Cette réflexion a été réalisée dans un cadre d'enseignement avec une vision de guidance spirituel, de démocratie culturelle et de revitalisation de l'héritage.
Enfants et jeunes métissés autochtones du Québec, ces oubliésIntroduction
Les enfants et jeunes métissés autochtones au Québec vivent une réalité particulièrement complexe et douloureuse. Ils sont souvent victimes de discriminations à plusieurs niveaux: de la part des gouvernements, mais aussi, malheureusement, au sein même des communautés autochtones tenues par des conseils de bande. Cette double marginalisation a des répercussions profondes sur leur identité et leur santé mentale, et ils sont considérés comme invisibles et oubliés lors des commémorations de la Journée de la Vérité et de la Réconciliation.1-Politiques gouvernementalesLes politiques gouvernementales canadiennes ont historiquement marginalisé les peuples autochtones, et les enfants et jeunes métissés autochtones ne font pas exception. Leurs parents métissés aussi rencontrent fréquemment des obstacles dans l’accès à l’éducation, aux soins de santé et à d’autres services essentiels. Ces injustices créent un sentiment d’exclusion et de rejet chez les jeunes métissés autochtones, autant sur les réserves indiennes qu’en dehors des réserves, affectant leur estime de soi et leur bien-être général. Les enfants et les jeunes métissés peuvent se sentir invisibles et non reconnus par les systèmes et la population qui devraient les protéger et les soutenir.2-Politiques des communautés autochtonesAu sein même de plusieurs communautés autochtones, contrôlées par des conseils de bande qui introduisent des règles d’exclusion en se basant sur la Loi sur les Indiens, coloniale britannique et canadienne, les enfants et les jeunes métissés autochtones sont perçus comme n’étant pas “assez autochtones”, reniant ainsi toutes leurs descendances métissées autochtones. Cette malencontreuse perception peut entraîner des sentiments d’aliénation et de confusion identitaire. Ils se retrouvent souvent tiraillés entre deux mondes, sans jamais se sentir pleinement acceptés dans l’un ou l’autre. Cette situation peut engendrer des troubles de l’identité, de l’anxiété et de la dépression. L’absence d’appui et de validation de la part des conseils de bandes coloniaux qui régissent les communautés autochtones sur réserve ou hors réserve, peut être particulièrement dévastateur, car elle renforce le sentiment de ne pas avoir de place légitime.3-Impacts significatifsLes impacts sur la santé mentale de ces enfants et jeunes métissés autochtones sont significatifs. Le manque de soutien et de reconnaissance peut les conduire à intérioriser les préjugés et à développer une image négative d’eux-mêmes. Il est crucial de sensibiliser à ces enjeux et de promouvoir des environnements inclusifs et bienveillants, tant au niveau des politiques publiques qu’au niveau des politiques instaurées dans les communautés autochtones. En offrant un soutien adéquat et en célébrant la diversité, nous pouvons aider ces enfants à développer une identité positive et résiliente.4-Vérité et réconciliationLa Journée de la Vérité et de la Réconciliation est un moment crucial pour reconnaître les souffrances des peuples autochtones et pour promouvoir la guérison et la réconciliation. Cependant, les enfants et les jeunes métissés autochtones au Québec ainsi que leurs parents et leurs ancêtres sont souvent oubliés dans ces commémorations. Leurs expériences uniques et leurs défis spécifiques ne reçoivent pas l’attention qu’ils méritent. Il est essentiel de les inclure dans ces discussions pour qu’ils se sentent vus et entendus. Ces enfants et ces jeunes métissés autochtones deviendront des adultes, et il est de notre responsabilité collective de leur offrir les outils, le soutien et la valorisation nécessaires pour qu’ils puissent s’épanouir pleinement. En outre, dans les communautés autochtones au sein des conseils de bande, il est capital qu’il y ait un siège réservé pour un élu qui représente les enfants et les jeunes métissés autochtones ainsi que les personnes métissées autochtones vivant sur la réserve afin d’avoir droit de parole sur les décisions politiques et ceci en référence à leurs droits inhérents transmis par leurs ancêtres respectifs.Au niveau gouvernemental et social, ils doivent reconnaître que toutes les personnes métissées autochtones, incluant les enfants et les jeunes, font partie intégrante de la nation québécoise depuis plus de quatre centenaires et qu’avec cette réalité, ils ont le droit d’être ce qu’ils sont et qu’ils soient authentifiés comme tels.5-ConclusionPour favoriser la vérité et la réconciliation, il est important non seulement de participer à des discussions et des événements qui sensibilisent aux enjeux des enfants et jeunes métissés autochtones avec leurs parents et parentés, mais également de les introduire dans les décisions politiques inclusives et équitables. Célébrer et mettre en lumière la richesse de l’identité métissée autochtone du Québec, une identité unique et réelle depuis plus de quatre cents ans, est crucial pour bâtir une société québécoise plus authentique, équitable et harmonieuse. En reconnaissant cette diversité, nous pouvons créer un avenir où chacun se sent valorisé et inclus.
HISTORIQUE
La spiritualité, telle que pratiquée par les Abénakis, a été remplacée au 17e siècle par la christianisation. Cette éducation religieuse de différentes confessions a eu des répercussions dans les communautés sur les traditions et la transmission de la spiritualité ancestrale.
Dans la culture de la nation Abénaki traditionnelle, il y a des sages appelés des Sôgmô et ceux ou celles qui officient les cérémonies, les Mdawlino.
Objets sacrés utilisés
Réjean OBomsawin fabrique des tambours, au besoin, bien que, traditionnellement, les Abénakis utilisaient plutôt la crécelle.
Il considère ces instruments sonores comme des objets d’une grande puissance avec lesquels «on ne joue pas sans avoir de connaissances».
Il a fait partie pendant plusieurs années d’une troupe de danse Abénaki et, pendant quelque temps, d’un groupe de chanteurs au tambour (Sigwani Awassos) qui n’existe plus aujourd’hui, car les principaux chanteurs Aînés sont décédés.
Certaines pratiques sont réservées aux autochtones, par exemple, un non-autochtone ne devrait pas se servir d’un calumet, à moins d’avoir reçu des instructions d’un Aîné traditionnel lors d’une cérémonie prévue à cette fin. Ce genre d’objets méritent un grand respect, car s’ils sont mal utilisés, il peut y avoir des conséquences regrettables. «Dans mon cheminement, j’ai attendu patiemment les signes pour pouvoir utiliser mon calumet. Suite aux instructions reçues de mon maître guérisseur, feu David Gehue, je suis devenu le Porteur de calumet de ma nation». Il y a plusieurs types de calumets, tous destinés à un usage bien précis. La danse du calumet est un souvenir d’enfance très solennel qui est relié étroitement à l’enseignement de l’utilisation du calumet transmis par la nation des Renard, au 17e siècle, se souvient-il. Cette danse est maintenant considérée comme une danse folklorique départie de tout sens du sacré. «J’espère qu’un jour cette pratique reviendra, comme dans le passé, notre manière de prier au créateur». Les crécelles et les tambours sont deux autres objets utilisés dans les rites abénaquis. Certains instruments sonores, de même que les herbes et le calumet de cérémonie, sont communs à toutes les nations. Le foyer du calumet, dans lequel on insère le tabac pour fumer, est fait en pierre et représente la terre mère, tandis que le chalumeau en bois représente les arbres. Dans le cercle de vie Abénaki, il y a quatre étapes soit : la naissance, l’adolescence, l’adulte et l’aîné.
APPRENTISSAGE
Première cérémonie
«Au tout début de mon apprentissage, j’eus l’honneur d’être invité par feu Monique Sioui à participer à ma première cérémonie du calumet à son domicile familial, voisin de la maison de mes parents. L’officiant, feu M. Arthur Solomon, un Ojibwé de la Baie Georgienne en Ontario, m’expliqua comment se déroulera cette cérémonie en mémoire de feu Guy Sioui, celui-là même qui fabriqua le calumet dont je me sers pour les cérémonies et qui arbore les clans et le totem de notre nation».
«Lors de cette cérémonie, j’ai eu l’honneur de recevoir des présents de l’Aîné pour avoir participé à cette cérémonie et aussi recevoir des instructions personnelles à accomplir dans les années à venir. Quelques années plus tard, étant apprenti de feu David Gehue, celui-ci m’expliqua la signification et l’importance de ces présents de M. Solomon».
Réjean OBomsawin a côtoyé des Aînés qui avaient une grande connaissance de leur peuple, de leur histoire et de leur culture.
Retour aux sources
En 1987, il choisit de faire un retour aux sources, inspiré par la commémoration du massacre perpétré par l'attaque des Rangers de Rogers, survenu à Odanak en 1759. Des cérémonies se sont étalées de 1987 à 1991. Plusieurs nations y ont participé, notamment les Cris. Un Porteur de calumet et Gardien de loge de sudation de la nation Lakota est venu du Dakota pour les guider.
«Tous ensemble nous avons libéré nos ancêtres et aidé notre nation à renouer avec la tradition. Lors de la dernière loge de sudation nous avoir reçu, à ce moment, le signe que ces ancêtres étaient maintenant en paix. En gardant un respect de tous ceux qui ont péri, en 2019, nous avons prié pour ceux qui nous ont attaqués et qui ont péri».
Écouter la parole des Aînés
«En janvier 1991, David Gehue, un guérisseur Miq’maq de Shubenacadie en Nouvelle-Écosse, me suggéra de remplacer l’enseignement des Lakotas et de recommencer à zéro en me basant sur des rites propres aux nations Wôbanaki».
Lors de la préparation de l’hommage aux ancêtres de 1987, M. OBomsawin se rend chez M. Adrien Panadis, un ami d’enfance de son père Albert OBomsawin, qui lui explique que les pratiques traditionnelles, comme la loge de sudation, se pratiquaient dans les bois par son père, évitant ainsi les risques de frictions avec le clergé.
«Dans ma jeunesse, j’ai bien connu Théophile Panadis et plusieurs autres aîné(es) de qui j’ai appris la culture et les traditions Abénaki. Pour ce qui est des légendes, je les tiens de mon père et de mon grand-père, ainsi que d’autres parents et aînés de la communauté».
TRANSMISSION
Il participe à divers événements de la communauté en tant que Chef spirituel et Porteur de Calumet.
Son nom est parfois cité dans la presse par ses pairs en terme spirituel, notamment dans un article paru lors d'une entrevue avec sa cousine, l'Honorable Michelle O'Bonsawin (nov. 2022). Il est aussi cité dans les articles d'universités.
En tant qu'Aîné et orateur chevronné de la culture autochtone Abénaki depuis près de 40 ans et reconnu par ses pairs traditionnels, il transmet ses Enseignements et ses Savoirs par l'entremise de son propre centre culturel et éducatif, Enseignement Abénaki, qu'il a fondé en 2019.
Il enseigne actuellement au grand public ainsi qu’aux groupes et entreprises de différents horizons qui désirent apprendre et apprécier cette richesse culturelle traditionnelle de la nation Abénaki.
CONCLUSION
Le rôle de M. Réjean OBomsawin, Chef spirituel Mdawlino, (guide spirituel) est grandement important afin de préserver et transmettre les traditions spirituelles.
En tant qu'Aîné traditionnel, il représente la mémoire des Ancêtres autant dans la communauté d'Odanak que partout où il est invité.
Jacinthe Laliberté
Rédactrice web
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